LA  PASSION

Le V.T.T., malgré son approche ludique, reste une activité exigeante, dure, qui demande des efforts violents, des qualités d’endurance, de résistance, des aptitudes techniques, de l’engagement, des prises de risque.

En retour le V.T.T. nous offre d’immenses sensations, des espaces de liberté, des terrains de jeu infinis, provoque des montées d’adrénaline, nous permet d’exprimer notre personnalité, nous procure en définitive un vrai sentiment de bonheur, d’accomplissement.

Il devient en quelque sorte notre philosophie de vie, notre quotidien, notre drogue douce.

Plus simplement, cela s’appelle le plaisir. Un véritable paradoxe naît de la pratique en compétition, qui plus est de notre désir de progresser sans cesse, avec tout ce que cela comporte en sacrifices, déceptions, agressions physiques et mentales.

Comment effectivement concilier plaisir et compétition ? Pour quelle raison gardons nous intacte notre envie après échec et déception ?

Quelle force mystérieuse nous pousse à persévérer, à nous remettre en cause, à accomplir encore plus d’efforts ?

Cette flamme qui ne s’éteint jamais au plus profond de notre être se nomme la passion.

Le champion se construit à partir d’indiscutables qualités génétiques, relayées par le légitime plaisir de victoire, l’épanouissement de sa propre estime, le regard admiratif de son entourage.

L’identité du champion s’enrichit progressivement, se structure sur des critère d’excellence, de positivisme. Le champion est différent du commun de ses semblables.

Il donne souvent une image extérieure humble, discrète, réservée, mais possède à l’intérieur un volcan, un capital force et passion que l’on ne mesure pas à sa vraie dimension.

Quel scientifique est en capacité de mesurer les limites du mental ? Seul notre physique est un fusible calibré.

Le performance, le dépassement de soi, la détermination, l’ambition deviennent sa ligne de conduite permanente.

Le chapitre consacré à l’environnement nous a éclairé sur l’importance de l’entourage affectif du sportif.

Ce dernier éprouve le désir de partager, de se sentir conforté, aimé par ses proches.

Seule une philosophie de vie commune avec sa famille, son conjoint, son entraîneur, alimente et garde intacte sa passion.

Méfions-nous du discours : «Je participe uniquement pour le plaisir, le résultat ne m’intéresse pa».

J‘ai toujours savouré la victoire, qui devient par essence le plus grand plaisir du vainqueur, et lui offre un bouquet de sentiments d’euphorie, d’extase, de jouissance, de plénitude, de paix intérieure indescriptible.

En compétition, gagner est le but suprême. Contre soi-même souvent, contre les adversaires, c’est la raison de notre combat.

Prendre un énorme plaisir sur un circuit V.T.T. est certes louable, des milliers de pratiquants éprouvent ce sentiment en rando.

Se faire plaisir en course par son pilotage, ses trajectoires, ses bonnes sensations, avec en prime une victoire et monter sur le podium, avec tout ce que cela comporte en émotions, me paraît incomparable.

Le sport loisir, c’est le plaisir. Le sport compétition, c’est le plaisir, plus le résultat, plus l’émotion poussée à son paroxysme, plus les poussées d’adrénaline.

La hiérarchie de valeur, la mesure de la performance, le jugement du public, n’effraient pas le compétiteur, au contraire stimulent et provoquent sa réaction d’amour propre, son envie de mieux faire.

Quel privilège de vivre ce qu’on aime.

L’entraînement doit être synonyme de plaisir, et non d’obligation, de corvée.

L’athlète ne doit jamais oublier les raisons de son investissement sportif : Le bonheur de progresser, d’acquérir des compétences, de s’améliorer, de se remettre en question, de se prouver ses capacités de se lancer des défis, de préparer les grandes compétions, les victoires futures.

La passion est une cellule vivante du patrimoine génétique sportif.

Sachons la préserver.